Camille Surdez

« Les garçons ne voulaient pas me laisser jouer avec eux »

Il n’est pas toujours évident de faire sa place sur les terrains de football. Encore moins lorsque l’on est une femme. Camille Surdez y est pourtant parvenue. La Vaudruzienne de 19 ans a été appelée en équipe nationale suisse. En club, elle joue pour Young Boys et s’entraîne également avec les garçons de la Fondation Gilbert Facchinetti (FGF). Portrait.

« J’ai touché mon premier ballon de football à l’âge de huit ans », se souvient Camille Surdez. « C’était dans la cour de récréation de l’école à Saules. Mais les garçons ne voulaient pas me laisser joueur avec eux ». À cette époque encore, femme et ballon rond ne fond pas bon ménage. « J’entendais souvent des gens dire: le football, c’est un sport de mec et pas de fille. Maintenant, ça a évolué. Nous sommes de mieux en mieux acceptées. Les équipes de football féminines sont également bien plus nombreuses que par le passé », explique l’attaquante.

 

Avec les garçons de la FGF
Même si Camille Surdez évolue en ligue nationale A, avec Young Boys, elle continue de s’entraîner tous les mardi avec les M16 de la FGF. « Cela me permet de me confronter à une autre manière d’appréhender le football. L’entraîneur Aurélien Mioch met beaucoup l’accent sur le mental et la vision du jeu. J’apprends à jouer de manière plus propre que chez les filles », remarque-elle. La sélectionnée en équipe de Suisse profite également d’un encadrement de qualité qu’elle sait apprécier à sa juste valeur. « À commencer par les infrastructures et le matériel à disposition, mais également le car pour les déplacements et bien sur les entraîneurs. Dans le foot féminin, les moyens manquent encore. En ligue A, il n’y a pas de joueuses professionnelles. Seul Bâle a des capacités plus développées ».

 

Une pause en vue
Camille Surdez entend encore faire son trou en Suisse et disputer ses premiers matchs officiels avec la Nati. Pour l’heure, il lui faudra déjà terminer sa maturité spécialisée en travail social comme éducatrice. Une formation qui lui prend beaucoup de temps et d’énergie. « D’un commun accord avec la sélectionneuse suisse, je ferai une pause avec l’équipe nationale jusqu’en été afin de me consacrer à mes études. Je dois également prendre soin de mon corps et éviter les surcharges de travail. Par le passé, j’ai déjà subi une rupture des ligaments croisés. Là, je viens de sortir d’une périostite. Je dois donc lever un peu le pied ». De quoi prendre le temps aussi de rêver un peu à une future belle carrière ? « J’aimerais bien aller jouer à l’étranger. Pourquoi pas en Angleterre. Je pourrais également y apprendre la langue », conclue-elle.

En attendant, elle occupe la troisième position du championnat avec les BSC Young Boys. Lors du dernier match de la saison, l’attaquante domiciliée à Saules a inscrit son deuxième but de ce premier tour. La deuxième partie du championnat débutera le 10 février contre le leader, le FC Zurich.