Reportage sur Aurélien Mioch

«Aurélien Mioch en toute décontraction»

Découvrez Aurélien Mioch, l’entraîneur M16 de la Fondation Gilbert Facchinetti. Entre son passage au centre de formation de l’OL – Olympique Lyonnais, ses premiers pas d’entraîneur au FC Bourgoin (FC BJ) ou sa passion pour les autobiographies, son portrait est à dévorer sans modération:

 

Le temps de descendre des bureaux de la Fondation Gilbert Facchinetti (FGF) et d’arriver au café dans le centre commercial de la Maladière, Aurélien Mioch a salué, chambré et rigolé chaque fois que l’occasion se présentait. «C’est l’endroit de Neuchâtel que je connais le mieux», lance-il tout sourire, «cela fait dix ans que je viens manger quasiment tous les jours ici». Décontraction, humour et spontanéité, voilà des adjectifs qui qualifient bien le Lyonnais de 35 ans. «J’aime vivre au jour le jour sans trop me projeter dans le futur. Et je suis quelqu’un qui adore rire», précise-il encore.
De joueur à entraîneur
Une joie de vivre qu’Aurélien Mioch n’a pas perdu malgré un coup dur. À 17 ans, alors qu’il faisait partie du centre de formation de l’Olympique lyonnais, il se claque les ischio-jambiers à répétition. Un manque de fibre rapide dans le muscle est à l’origine du problème. Le verdict des médecins est sans appel: le rêve de haut niveau doit s’arrêter là. «C’était une blessure qui ne se soignait pas. Bien sûr que ça a été dur, mais je suis reparti sur autre chose, j’étais jeune. De toute manière je n’avais pas le choix».
Débuts à Bourgoin
Après avoir laissé ses partenaires de volée Steed Malbranque et Florent Balmont – qui deviendront professionnels par la suite – Aurélien Mioch manque de passer ses examens finaux en Sciences du sport à Grenoble. Il rebondit en tant qu’entraîneur des M14 de Bourgoin, un club de la grande banlieue lyonnaise. «Là, j’ai eu beaucoup de chance, ça a été un moment important pour moi. On est monté très vite de catégorie pour arriver en fédéral sud-est. On jouait contre Saint-Etienne, Lyon, Ajaccio, Bastia, Nice, Marseille… C’était génial et je me suis très vite fait des contacts».
Recruté par Ursea
De toutes ses relations, l’habitant de Corcelles-Cormondrèche tient à mentionner en particulier Pierre-Alain Praz, entraîneur des M15 xamaxiens entre 2012 et 2013 et décédé tragiquement en 2015. «Je lui dois beaucoup. C’est grâce à lui que j’ai pu me connecter avec la Suisse. On se voyait souvent». C’est ce dernier qui lui passe Adrian Ursea au téléphone. L’ancien directeur technique et entraîneur des M18 de la FGF lui propose alors un poste au sein du mouvement junior de Neuchâtel Xamax. «Je dois beaucoup à Adrian Ursea et à son acolyte Alain Stritt qui m’ont énormément aidé et soutenu à mes débuts». Nous sommes en 2007, l’histoire d’amour peut commencer. Le technicien, malgré son jeune âge, a déjà une philosophie claire du football.
La patte Mioch
«Pour moi, le plus important, avant même le physique et la technique, c’est la capacité à prendre les bonnes décisions», explique l’ancien milieu de terrain. Il cite en exemple Thiago Motta, «parce qu’il est tout en maîtrise, qu’il fait toujours le bon choix et qu’il ne se retrouve jamais sous pression». L’entraîneur des M16 de la FGF accorde aussi beaucoup d’attention à l’attitude de ses juniors. «Aujourd’hui, les jeunes pensent que devenir professionnel c’est être comme Ronaldo, avec les belles femmes, les belles voitures, les victoires et les trophées. Mais ils ne voient pas tous les efforts qu’il y a derrière».
Un rescapé de 2012
Et les temps difficiles existent dans le football. En 2012, Aurélien Mioch vit le terrible épisode « chagayevien ». «Nous n’avons été que deux à ne pas nous faire virer. Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi», lance-il mystérieux. Après un court intermède au FC Sion d’un an, il revient finalement sur les bords du lac pour ne plus le quitter. «Bien sûr, il y a une routine, comme pour tout travail. Mais chaque enfant étant unique, il est toujours nécessaire d’aborder le travail d’une manière différente. Et c’est aussi une énorme chance de faire un job que tu aimes».
Passionné d’autobiographies
Lorsqu’il trouve le temps, ce qui est assez rare à l’entendre, l’entraîneur M16 de la FGF aime lire des autobiographies. «Je me suis découvert cette passion il y a peu. J’aime tirer des liens entre les expériences de ces gens et les miennes». Son dernier coup de cœur va à l’autobiographie du rugbyman français, Pascal Papé. Mais une de ses œuvres préférées reste encore celle de l’ancien entraîneur des Lakers de Los Angeles, Phil Jackson. «Il met également en avant l’aptitude à faire les bons choix, et par là même cette capacité à bien lire et interpréter les situations de jeu. Je me retrouve totalement dans cette démarche qui demande beaucoup de temps et de travail et où les progrès ne sont pas matérialisables à travers des tests».
Sans frontières
Avec Aurélien Mioch, le temps passe vite, les anecdotes se succèdent, les histoires captivent. Dommage, car c’est déjà l’heure d’aller donner l’entraînement. Retour direction les vestiaires pour se changer. Là, il montre une cuissette dans une seille de linge fraîchement lavée. C’est celle du Gazélec Ajaccio. «J’ai été là-bas pour rendre visite à mon ami Sébastien Lopez. C’était l’ancien préparateur physique de Neuchâtel Xamax et mon ex-colocataire. J’en ai bien sûr profité pour aller voir un match», lâche-il en enfilant son tee-shirt. Il ne s’arrête jamais. Aurélien Mioch respire le football. Le temps de mettre ses baskets fétiches et le voilà parti pour donner l’entraînement.