Les anciens de la FGF:

Emmanuel Mast

Emmanuel Mast ne lâche rien ! Sous contrat encore pendant trois ans avec Neuchâtel Xamax FCS et actuellement prêté du côté des SR Delémont, une blessure l’empêche de jouer. Mais l’attaquant de 19 ans, ancien capitaine des M18 de la FGF, est sur le chemin du retour. Et il a soif de terrain. Interview :

Comment te sens-tu actuellement, où en es-tu avec ta blessure ?

« Je ne suis pas au top de ma forme. Le top ce serait d’être sur un terrain et de pouvoir jouer un match. Mais je commence à avoir des fourmis dans les jambes. Je pense que cette blessure va m’apporter un plus dans ma carrière de footballeur, celui de la patience, de pouvoir être fort dans la tête et de continuer à avancer.

On dit souvent qu’un joueur revient plus fort après une blessure. Je commence gentiment à y croire. Parce que moralement, c’est très dur de ne pas pouvoir être à 100% et de pratiquer le sport que l’on aime. Je pense que là, j’ai franchi un palier au niveau mental. Je ne veux pas dire à tout le monde qu’il faut passer par une blessure afin de le franchir. Mais si malheureusement ça doit être le cas, alors je pense et je souhaite que cela permette de passer un palier et de devenir plus fort mentalement.

Quant à ma blessure, j’en suis gentiment à la fin du processus de guérison. J’ai commencé à reprendre l’entraînement sur le terrain, à courir un peu. Après, je dois encore regarder avec mon médecin quand est-ce que je pourrai recommencer à 100%. Mais pour l’instant, les feux sont plutôt au vert et je pense pouvoir reprendre rapidement ».

 

Quelle est cette blessure exactement ?

« J’ai le ligament interne de la cheville ainsi que le muscle rétinaculum fléchisseur de la cheville qui ont été déchirés. C’est arrivé lors d’un contact durant un match. Il y a un peu tout qui a lâché dans ma cheville ».

 

Pour quand espères-tu être de retour et comment te prépares-tu ?

« Le retour au top a été fixé pour le premier match du deuxième tour. Mais dimanche (29.10), je jouerai déjà avec la deux. J’aimerais aller plus vite, toutefois il est mieux d’être patient.
J’ai besoin maintenant de m’entraîner gentiment avec le groupe et d’aller de l’avant également en apprenant à mieux connaître mes coéquipiers.

Durant ma phase de réadaptation, j’ai réalisé des séances à Macolin, j’ai passé beaucoup d’heures à la salle de fitness, à travailler, à reprendre de la musculature sur la cheville. Les douleurs, je les ressens encore, mais c’est assez vague. C’est plutôt à la fin de l’entraînement que je les sens.

Heureusement, je garde le courage et je compte bien toujours me relever. Je sais à qui je dois cette mentalité, c’est le caractère de mon papa. Du coup, je me dis que je vais y arriver, que je vaincrai la blessure et reviendrai encore plus fort sur le terrain. C’est ce que j’espère ».

 

Ton avenir professionnel entre foot et formation, comment cela se passe-t-il ?

« Actuellement, je suis en troisième année d’apprentissage. Et il me reste trois ans de contrat avec Neuchâtel Xamax FCS. Pour l’instant, je fais ce qu’il faut. À l’école, je prends mes notes. J’ai un contrat qui est fait pour que je puisse m’entraîner. Je finis le travail à 16h, contrairement à d’autres. Dans mon métier de vendeur, chez Ochsner Sport, c’est aussi assez difficile. C’est moi qui ressens les éléments de la sorte par rapport à mes collègues. Je remarque que j’ai vraiment de la chance de travailler avec une telle équipe formatrice. C’est un team de dingue ! Sans eux, je ne serais pas là en ce moment, à me dire que je pourrai bientôt pouvoir reprendre le football et espérer pouvoir en faire ma vie.

J’ai commencé l’apprentissage en deuxième année. Je dois donc revoir des cours de première et de deuxième année encore maintenant. Ce n’est pas évident, mais je bosse et je m’accroche. J’aime les challenge. Celui-là va me pousser encore plus loin dans ma carrière. Également sur le plan mental. C’est un élément que je dois encore améliorer. Donc grâce à ma blessure et à mon apprentissage, j’espère encore pouvoir m’améliorer ».

 

Quels sont tes objectifs pour le futur ?

« La chose est claire. Je dois déjà finir mon apprentissage. Il me reste moins d’une année. En fonction de cela, ma blessure est presque « bien tombée ». Elle m’a permis de me mettre à 100% dans ma formation. 100%, je le dis en parlant de mon esprit concentré uniquement sur l’apprentissage. Après, le soir, bien sur, j’allais chez le physiothérapeute, pour pouvoir revenir aussi de mon côté et moralement pouvoir avancer.

Une fois que mon apprentissage sera terminé, je vais me donner tous les moyens afin de réussir niveau football, dans mon autre carrière. Je suis plutôt quelqu’un qui pense que la talent, cela n’existe pas. Le talent, pour moi, c’est l’envie de faire quelque chose, l’envie de réaliser ses rêves. Le reste, ce n’est que travail et mental. Donc transpiration.

Ce n’est pas maintenant, tout de suite, que je pourrai percer. Mais ce sera une fois que j’aurai tous les moyens de mon côté, que j’aurai tout à 100% afin de progresser et de me projeter là ou j’ai envie d’aller. Mais pour cela, il faut que tout soit carré et propre. Je parle ici de ma vie, de mon école : que tout soit balayé devant chez moi. Je vais donc d’abord finir mon apprentissage avant de me donner à 100% dans mon objectif, dans mon rêve ».

 

Des souvenirs de la FGF en particulier ?

« Le premier qui me vient à l’esprit, c’est un but en M18. Je reçois un long ballon que je contrôle en aile de pigeon à 25-30 mètres du but, la balle reste dans mes pieds et je lobe directement l’adversaire en faisant un sombrero. J’enchaîne ensuite avec une frappe du pied gauche en pleine lucarne.

Je me rappelle de ce but parce que le pire dans cette histoire, c’est que le jour avant, on s’était entraîné à ce genre d’éléments. J’en avais marqué qu’un seul comme celui-là. Voilà pourquoi je m’en souviens, car cela rejoint ce que je disais avant. C’est en travaillant que l’on arrive à quelque chose.

Ensuite, je garde également un autre souvenir, un peu moins beau, moins fair-play. C’était également en M18. J’étais avec mon pote Cédric Zesiger. Je passais beaucoup de temps avec lui, à l’école et partout. Nous étions toujours fourrés ensemble. Durant un match, alors que le score était de 0-0, à la 44e minute, Cédric ramasse un deuxième carton jaune, synonyme de rouge. Il sort. Ensuite, on s’est retrouvé au vestiaire avec tout le monde pour la mi-temps. Bien sur, nous étions tous tendus, puisque c’était égalité. On tenait contre GC et on était contents…

Malheureusement, à la 46e minute, alors que peu avant on s’était bien dit de faire attention aux cartons, c’est moi qui me fait expulser ! Je m’en souviens bien, parce que ensuite, on a vraiment eu une équipe qui n’a rien lâché. Elle a montré l’exemple à son propre capitaine (Emmanuel Mast) en lui démontrant que l’on est pas obligé d’être à onze pour gagner, que même à neuf, cela reste possible, ça se joue dans le mental je pense. Je peux en rire maintenant puisqu’on a gagné ce match. C’est un beau souvenir.

Quant à d’autres souvenirs que je garde, c’est clairement celui du staff et de tous les membres de la Fondation qui font un travail formidable. Je pense en particulier aux entraîneurs. Ils font tout leur possible afin de donner leur chance aux jeunes, « de leur donner les moyens », comme dirait Aurélien Mioch ou Adrien Ursea. Les autres se reconnaîtront aussi. Ils resteront toujours dans une partie de ma tête, et moi aussi, j’espère rester dans la leur un petit moment ».