News

La FGF fête ses cinq ans d’existence

Il y a exactement cinq ans, le 2 mars 2012, la Fondation Gilbert Facchinetti (FGF) naissait officiellement des cendres du mouvement junior de Neuchâtel Xamax.

L’heure est à la commémoration. «Vu l’avis de surendettement (…) de Neuchâtel Xamax SA, la faillite de celle-ci a été prononcée ». L’annonce officielle de la justice neuchâteloise tombait le 26 janvier 2012, à 15h10. Après des mois d’agonie, le sort du club Rouge et Noir deux fois champion de Suisse (1987, 1988) était scellé. Et celle de son mouvement junior également. Mais c’était sans compter avec la création d’un groupe de travail visant à sauver le mouvement junior ainsi que le club. Composé d’anciens salariés xamaxiens, de parents de juniors et de passionnés de Neuchâtel Xamax, la petite équipe n’avait pas attendu que le bateau coule pour s’activer. « Pour nous, il était très clair que les éléments allaient mal tourner. Nous nous sommes mobilisés déjà bien avant que la faillite ne soit prononcée. Il nous fallait créer un canot de sauvetage », explique Michael Frascotti, dont le beau-fils jouait alors dans le mouvement junior menacé de disparition.

La passion comme moteur

Le groupe se réunit régulièrement et cela dès novembre 2011 déjà. « Je ne pouvais pas rester les bras croisés. Tout ce qui avait été construit depuis la fondation de Neuchâtel Xamax avait été mis en pièces en quelques mois », se souvient Alexandre Rey, actuel membre du Conseil de la FGF. « La passion du ballon rond a pris le dessus et je me suis lancé dans un premier temps dans le sauvetage du mouvement junior avant d’en prendre, à la création officielle de la fondation, la présidence », continue l’ancien attaquant de Neuchâtel Xamax ayant également occupé durant six ans le poste de directeur marketing du club.

Travail dans l’ombre

Le groupe de sauveteurs cherche alors des solutions. « Nous avons travaillé sans relâche. Nos gros défis étaient de trouver des fonds et de convaincre les politiques et l’administration que nous avions un projet crédible », explique Michaël Frascotti, un des onze membres actuels du Conseil de fondation. Finalement, deux sponsors principaux s’engagent dans l’aventure, le groupe E et la Banque cantonale neuchâteloise (BCN). Le financement est aussi assuré par le Fonds cantonal des Sports. Quant à l’idée de donner le nom de Gilbert Facchinetti à la fondation, elle devient une évidence. L’ancien président emblématique de Neuchâtel Xamax incarnait et incarne toujours parfaitement les valeurs de l’institution, à savoir : travail, endurance, altruisme, modestie et passion.

Deux entités distinctes

Le mouvement juniors de Neuchâtel Xamax ressort totalement transfiguré du processus de sauvetage. Il devient une fondation, au sens juridique du terme. Surtout, il est complètement indépendant de la première équipe professionnelle des Rouge et Noir. « Il était indispensable de procéder de la sorte sur la demande des autorités et des partenaires ayant permis la reconstruction du club. Il était impensable de revivre la dérive du club et que le secteur professionnel fasse une nouvelle fois couler le secteur de la formation », explique Alexandre Rey, ancien numéro onze xamaxien dont la signature floque tous les chandails onze de la FGF.

L’éthique au centre

Pour Michaël Frascotti, la transformation en fondation est une petite révolution. « Rares sont les structures qui fonctionnent de la sorte en Suisse. Nous mettons notre philosophie, notre éthique, au centre de nos préoccupations. Le respect humain en est la valeur première. Nos jeunes sont accompagnés à la fois dans leur apprentissage en tant que footballeurs, mais aussi en tant que personnes. Le but est de leur offrir un avenir serein ». Le directeur du centre de loisirs de Neuchâtel précise encore que cette règle se place avant les préoccupations sportives et financières. « La FGF doit vivre tout en respectant son projet, ses valeurs. Grâce à la fondation, notre priorité est une formation de haute qualité et non le business et la gagne à n’importe quel prix ».

Une structure professionnalisée

Et cette priorité est payante. Son plus bel exemple reste celui de Cédric Zesiger, actuellement aux Grasshoppers de Zürich, en Super League. Un résultat grandement facilité par l’évolution de la FGF durant ses cinq ans d’existence. « Nous avons professionnalisé la fondation autant sur le plan footballistique, que sur celui de la gestion administrative et de la communication », analyse Michaël Frascotti. À l’heure actuelle, 25 personnes participent au bon fonctionnement de la FGF. Le mouvement junior compte près de 165 jeunes et tourne avec un budget d’un peu moins d’un million de francs par an.

Optimiser à l’avenir

Quant à l’avenir, il s’annonce serein et rempli de défis motivant. « Durant les cinq ans, nous avons mis en place beaucoup de structures, notamment le partenariat BEJUNE (regroupement des juniors entre Berne, Jura et Neuchâtel). Maintenant, il faut optimiser notre fonctionnement pour devenir encore meilleurs», note Frédéric Page, l’actuel directeur technique de la FGF. Concrètement, il s’agira de trouver les solutions les plus appropriées pour les talentueux juniors sortant de la fondation. « Nous devons mieux accompagner nos M18 sortant. Cela passera par des partenariats avec les clubs de la région qui seraient intéressés à participer au développement de nos jeunes ». Pour un prochain feu d’artifice réunis tous ensemble du côté de la Maladière ?